Fabroni Bill Yoclounon, le « Fon » dans l’âme

Ce début de Juin, vous réserve des surprises. Nous ne vous promettons pas encore Olympe Bhêly Quenum, c’est certain! Mais nous vous emmenons vers des univers qui vous enchanteront, nous l’espérons! L’univers de  Iamyourclounon est la destination UNO que nous souhaitons percer avec vous! Bill Fabroni est-il un dieu??? Alors pourquoi se fait-il appeler IamYOURCLOUNON? Découvrons sensemble (nukiko…) YF

On ne peut pas faire semblant de fermer oreille aux appels qu’on reçoit presque chaque jour. C’est impossible. On finit par y répondre, peu importe la manière. J’écris parce que mes mains sont avides, mes imaginations trop vagabondes ; j’écris pour taire les bruits inutiles de la parole qui s’envole et pour faire parler les mots qui demeurent. Bill Fabroni YOCLOUNON

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Serge Pognon: La liberté de chanter!

Dans les années 70 où j’ai commencé à faire de la musique, j’étais très attiré par les chanteurs camerounais de l’époque : (Ekambi Brillant , Françis Bebey , Kemayo, Andre Marie Tala et bien d’autres…). Mais j’aimais aussi les musiciens noirs-américains. Vous allez rire car j’étais plus influencé par les chanteuses que par les chanteurs : jusqu’ à ce jour, je trouve la voix féminine plus riche en émotions et en nuances que la voix masculine. Serge Pognon 

Cette semaine, Serge Pognon (SP)   nous accueille dans son univers. C’est dire que la carrière (avocat) n’a pas su étouffer la passion et le talent artistiques. Nous le soulignons souvent ici, chacun a ce « quelque chose »  que nous souhaitons qu’il n’abandonne pas à cause du train-train quotidien. Une passion, un don, un talent…peu importe comment vous le nommez. Serge Pognon, l’a et nous le fait savoir. Embarquement immédiat avec notre talent et Camelle ADONON  qui a mené l’entretien!  YF

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Micheline ADJOVI, coache et fière de lettres!

J’ai dédié ma plume au service de ma culture. Dans mes ouvrages, j’aime décrypter les hauts faits des ancêtres à travers les sculptures, objets d’art et fresques, les signes et les symboles, les us et les coutumes, les légendes et les chants, tous des véhicules de l’histoire authentique et originale de mes aïeux. C’est ma part de contribution à la valorisation de mon legs identitaire. Un riche patrimoine culturel que nous feignons d’ignorer et qui nous fait perdre la route. Micheline Adjovi

Il est des personnes qu’il faut absolument rencontrer sur son parcours. Elles sont des étoiles uniques. Elles ont un cœur en or. Leur parole est empreinte de sagesse. Leur vie est un sacerdoce. Leur combat est noble! Nous comptons Dame ADJOVI Micheline parmi ces personnes. Découvrez pourquoi, en lisant l’intégralité de l’interview qu’elle nous a accordée. YF

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Extraits  » Audace du meilleur » de Micheline Adjovi »

Chapitre 1

« Comme une prédiction »

Sourire imperturbable. Visage illuminé. Tête haute. Port altier.

« Un jour vient. La date est proche. Je vois la postérité exhiber, avec fierté à la face du monde, le flambeau de l’honneur et de la dignité de mon peuple pétri d’art, de science et de sagesse. »

Paré d’attributs royaux, le souverain martela, du pied droit, le sol d’une langoureuse cadence.

Après quelques secondes de silence, d’un ton ferme et relevé, il continua d’une mine grave.

« Un flambeau arraché d’âpres sacrifices, de renoncements et de dépouillements. »

Balançant majestueusement la tête en avant et en arrière, il suspendit à nouveau le souffle.

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Sophie ADONON, une plume de princesse!

‘’Le Bénin est mon père, et la France, ma mère’’. Les quelques énergumènes qui décrient l’arrivée massive des étrangers en France ne suffisent pas à ternir l’image de ce merveilleux pays. La France est l’Etat qui investit le plus au monde dans le social pour ses résidents, Français ou non. J’ai l’aptitude extraordinaire de cerner dans chacun de mes pays, ce qu’ils ont de meilleur, leur quintessence. Comme je l’ai procédé pour la France avec l’essai, ‘’La France, un Pays grandiose’’, d’ici mai 2019, paraîtra au Bénin, ‘’Splendide Bénin, tout en sonnets’’.  Sophie ADONON

Bonjour à tous! En ce merveilleux mois de Mars, nous accueillons chaleureusement pour vous Dame ADONON Sophie, née au Bénin en 1964. Passionnée de Littérature française, titulaire d’une Maîtrise en Droit privé, elle vit en France, au Mans, depuis 1983.

Plume qu’on ne présente plus, auteure de plusieurs oeuvres littéraires, Fierté de chez nous, adoptée en France, rendons à César ce qui lui appartient et à Sophie sa place sur notre blog! 🙂

Bonne lecture ! YF
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Extrait du roman « Mourir ou Mourir »

                      Première partie

                                  I

-Cornélia, pousse. Bloque ta respiration et pousse de toutes tes forces. Force, pousse, pousse !

– Mais, c’est ce que je fais. J’essaie. Je suis fatiguée. Je n’en peux plus.

– Je sais. Je sais mon amour. Mais tu dois te surpasser. Au chevet de sa femme en train d’accoucher, Roland mouilla un mouchoir avec lequel il lui tamponnait le front. La sage-femme entreprit le dégagement.

– La tête est bloquée. Je ne peux pas sortir l’enfant. Il est trop tard. Trop tard pour envisager une césarienne, reconnut-elle avec lassitude à l’intention de sa stagiaire, à voix basse. Le bébé est épuisé, ainsi que la mère.

– Peut-on encore sauver l’enfant ?

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Extrait de vie inachevée (chapitre 3 Page 38-60)

La nuit était calme. Christelle dormait profon¬dément. Elle dormait encore lorsque, subitement, elle fut réveillée par un brouhaha qui lui parvenait de la chambre voisine. Ses parents se chamaillaient et se bagarraient. Christelle sortit en courant. Ar¬rivée devant la porte de la chambre de ses parents, les propos qu’elle entendit la bouleversèrent.
– Pourquoi me l’avais-tu caché ? Pourquoi ne m’avais-tu pas dit que tu étais stérile ? Martin, comment peux-tu être aussi méchant…, pleurait Madame AYALE.
– Rosine, tu n’as pas le droit de fouiller dans mes affaires. Je te l’avais dit et répété plusieurs fois, répliqua plus calmement Martin.
– Si tu me considérais réellement comme épouse, tu ne me cacherais rien. Tu savais que tu étais stérile et tu ne m’avais rien dit. Je comprends maintenant pourquoi Christelle n’a jamais eu de petit frère ni de petite soeur. Martin, tu es mé¬chant…
Après ces propos de Rosine, Martin se mit en colère.
– Ok, Reprit Martin. Je suis d’accord que je t’avais caché la vérité. Je suis d’accord que je suis méchant. Mais toi, dis-moi qui est le père de Christelle. Cet examen médical que tu viens de découvrir date d’avant notre mariage. Avec qui me trompes-tu, sale prostituée ? J’ai toujours gardé le silence parce que je suis conscient de t’avoir caché la vérité. Maintenant que tu l’as révélée toi-même, tu devras quitter ma maison. Je ne peux plus vivre avec toi et avec une enfant dont je ne suis pas le père.
– Tout est de ta faute. Tu avais disparu sans donner signe de vie…
– Je m’en fous ! Tout cela n’est plus important maintenant.
– Pardonnes-moi chéri, supplia Rosine en larmes et à genoux. Ne nous séparons pas à cause de cette histoire. Couvrons-nous mutuellement. Tu couvres mon infidélité, et je couvre ta stérilité.
– Non, Rosine. Je suis stérile et non impuissant. Et tant que mon sexe fonctionne, j’aurai toujours une femme avec qui coucher. Dès qu’il se fera jour, que le coucher du soleil ne te trouve pas dans ma maison…
Devant la porte, Christelle écoutait. Elle faillit
avoir une crise cardiaque. Elle rejoignit sa chambre en courant, avant de fondre en larmes. Le mari de sa mère n’était pas son père ? Qui était donc son père ? Elle se posait toutes ces questions en pleurant. Elle avait le cœur brisé. Pauvre Christelle !
Dans la chambre conjugale, le calme revint. Martin sortit s’asseoir au salon et fit savoir à sa femme qu’il ne retournerait pas dans la chambre tant qu’elle s’y trouvait. Rosine, sans trop discuter, commença à ranger tout ce qui lui appartenait. Elle rangeait en silence, en versant de chaudes larmes. Elle pensait à ce qu’elle allait devenir. Elle pensait à ce qu’elle allait dire à Christelle. Gagnée par le découragement, elle regretta d’être née.
Très tôt le matin, Rosine, ayant fini de ranger ses affaires, tapa à la porte de la chambre de Christelle et y entra. A son grand étonnement, elle constata que Christelle avait tout rangé. Elle regarda sa fille. Celle-ci ne dit mot.
– Ma fille ! Appela-t-elle.
Mais Christelle resta stoïque. Elle ne prononça aucun mot. Elle se leva et commença à faire sortir ses valises. Sa mère versait des larmes. Rosine alla chercher un taxi qui les déposera plus tard, elle-même et sa fille, dans la case vétuste laissée par sa
mère défunte. Comme si elle savait qu’elle allait revenir y revivre un jour, elle entretenait la case depuis la mort de sa mère. Lorsqu’elle y entra, se souvenant de son enfance difficile et de sa mère, elle fondit de nouveau en larmes.
Christelle étendit une vieille natte à même le sol. Elle fit asseoir sa mère. Elle-même s’assit à côté d’elle. Au bout de quelques minutes, Christelle rompit le silence.
– Maman !
– Oui ma fille !
– Qui est mon père ?
– Pourquoi poses-tu cette question ? Tu connais ton père, répondit la maman qui ne savait pas que Christelle avait entendu les échanges de mots qu’il y avait eu entre son mari et elle dans la nuit.
– Vas-tu me répondre, maman ? cria Christelle, énervée. J’ai bien écouté la discussion qu’il y a eu entre vous.
Rosine était confuse. Elle ne savait quoi dire à sa fille. Elle la serra dans ses bras.
– Calme-toi ma fille, reprit-elle. Je t’expliquerai tout quand nous serons plus calmes. Pour le moment tu as faim. Je vais te chercher quelque chose à manger.
– Je ne veux rien manger. Je veux savoir toute la vérité, maintenant.
Rosine se remit à pleurer.
– Christelle, qu’il le veuille ou non, Martin reste ton père officiel. Je t’ai mise au monde sous son toit. Il t’a reconnu et tu portes son nom.
– Je m’en fous de son nom. Qui est mon père biologique ?
– Je vais te dire toute la vérité, ma chère fille. Martin n’est pas ton père biologique.
– Qu’est-ce qui s’est passé ?
– Quand j’étais jeune fille, Martin m’avait demandé en mariage. Je l’aimais. Mais quelque temps après, il avait disparu du village. Il avait fait des mois sans donner aucun signe de vie. C’était en ce moment qu’un autre, moins sérieux que Martin, s’approcha de moi. Ne croyant plus au retour de Martin, je m’accrochai au nouveau venu, croyant qu’il allait me prendre un jour pour épouse. Il m’aidait financièrement et me faisait l’amour de temps en temps. Pendant que ma relation avec le nouveau venu commençait à se solidifier, Martin refit surface et voulait m’épouser. Plus riche et plus sérieux que son rival, il conquit mon cœur. Malheureusement, à une semaine de mon mariage avec
Martin, je me rendis compte que j’étais enceinte. Pour ne pas tout gâter à la dernière minute, j’avais dû cacher la vérité à Martin. Je ne lui révélerai ma grossesse qu’un mois après notre mariage. Et je lui fis comprendre que la grossesse était de lui. Ce qui était vrai officiellement et traditionnellement ; car j’étais sa femme et depuis notre mariage, aucun autre homme n’avait couché avec moi.
– Et où se trouve aujourd’hui ce fameux nouveau venu qui est censé être mon père biologique ? demanda Christelle.
– Malheureusement, il n’est plus de ce monde.
Un grand silence se fit dans la case. Les larmes de Christelle coulaient en silence. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Ses joies s’étaient effondrées en une journée. La vie semblait perdre toute saveur. Christelle s’étendit sur la natte et s’endormit.
Sa mère pensait à tout se qui s’était passé. Elle pensait à son enfance difficile dans cette même case. Elle pensait aux quelques années de bonheur qu’elle avait passé avec Martin, ce méchant Martin qui, par égoïsme, lui avait caché toute la vérité. Si Rosine n’avait pas eu une autre relation pendant l’absence mystérieuse de Martin, elle n’aurait donc pas eu Christelle. Elle comprit alors que dans la vie, rien n’est fait au hasard. Même nos folies les plus absurdes semblent avoir leur place dans le plan divin. Elle avait fait quelques petites folies pendant sa jeunesse. Mais tout cela était désormais derrière elle. Elle devait accepter sa nouvelle vie.
Rosine se leva et passa à la cuisine. Elle prépara du riz, repas préféré de Christelle. Quand le repas fut prêt, elle se mit à défaire ses valises en attendant que Christelle se réveillât. Elle voulait la laisser se reposer.
Au réveil de Christelle, sa mère servit le repas. Les deux mangeaient silencieusement, dans la même assiette. De temps en temps, Rosine jetait un regard discret sur le visage de sa fille et y lisait de la tristesse. Elle ne put s’empêcher de lui dire un mot.
– Christelle ! Appela-t-elle.
– Oui maman !
– Pardonne-moi, s’il te plait, de tout ce qui s’est passé. Je n’ai jamais voulu que tu vives dans ces conditions. J’ai toujours voulu que tu sois heureuse. Je voulais t’épargner la pauvreté dans laquelle j’avais vécu durant mon enfance…
– Ce n’est pas le moment de trop parler, coupa Christelle. Et le plus important pour moi ce n’est pas le bien-être matériel, mais plutôt le bien-être psychologique. Je ne verrai jamais mon père…
La voix de Christelle tremblait. Elle se tut. Car, elle ne voulait plus pleurer. Sa mère se tut également. Elle comprit que le mal de sa fille était profond. Et elle culpabilisait. Elle se disait que si elle n’avait pas considéré le mariage comme un refuge, le mal ne serait pas si profond. Elle se rendait compte qu’elle s’était trompée en se donnant à un homme afin de vivre à l’abri de la pauvreté. Beaucoup de ses camarades d’enfance étaient encore célibataires, mais heureuses. Le bonheur d’une femme est-il obligatoirement lié au mariage ? Certes, toute femme a besoin d’un homme. Mais quand une femme attend tout de l’homme et dépend totalement de lui, elle est certainement en erreur. Elle risque la désillusion. C’était le cas de Rosine. Elle était déçue. Son cœur était brisé.
Lorsqu’elles eurent fini de manger, Christelle reçut la visite de ses deux amis, Christophe et Latifath. Elle les accueillit sur une natte qu’elle étendit sous le manguier qui se trouvait au milieu de la cour. Les deux visiteurs constatèrent la tristesse de Christelle et voulurent comprendre ce qui s’était passé.
– Nous étions chez toi. Mais à notre grande surprise, les voisins nous ont fait comprendre que ta maman et toi avez déménagé, expliqua Latifath.
– Oui ! répondit Christelle. Nous habitons désormais ici.
– Mais que s’est-il passé ? demanda Latifath.
– Je ne veux pas rentrer dans les détails s’il vous plait ! répondit Christelle.
Les deux amis de Christelle, comprenant sa peine, changèrent de sujet. Ils essayèrent de l’égayer un peu. Ils réussirent à lui arracher quelques sourires.
Il faisait déjà nuit. Latifath demanda à rentrer, laissant Christelle et Christophe, toujours assis sur la natte en plein air. Attiré par la beauté irrésistible de Christelle, Christophe s’approcha d’elle, lui caressa la joue silencieusement. Christelle resta impassible. Inquiété par ce silence mystérieux, Christophe demanda la route. Après son départ la jeune fille resta seule pendant un instant avant de rejoindre sa mère à l’intérieur de la case.
Les jours passaient. Pour pouvoir vivre, Rosine entreprit de vendre de la bouillie et des beignets chaque matin. Et dans la journée, elle cultivait le petit lopin de terre qu’elle avait hérité de sa mère. Grâce à ces diverses activités, elle arrivait à subvenir à ses besoins élémentaires et à ceux de sa fille. Mais elle était obligée de se contenter du minimum. Elle ne pouvait plus vivre comme elle vivait auprès de Martin. La dame coquette était devenue une vendeuse de bouillie dans son pauvre quartier d’enfance.
Dans ce « nouveau » quartier, Christelle se fit une nouvelle amie : Eguéto. Cette dernière était issue d’une famille assez aisée et était élève comme Christelle.
Un soir, alors que Christelle était assise seule sous le manguier de la grande cour, elle reçut la visite d’Eguéto. Christelle l’accueillit chaleureusement et les deux amies se mirent à échanger sur leurs vies respectives.
– J’ai constaté que tu n’étais pas allée à l’école hier, commença Christelle.
– Oui, c’est vrai, reconnut Eguéto. C’est triste. Mais je n’y peux rien.
– Que veux-tu dire ?
– En fait, j’ai été expulsée parce que je n’ai pas payé la scolarité…
– Pas vrai ! S’étonna Christelle. Mais ton papa semble bien. Pourquoi n’a-t-il pas payé ?48
– Hum ! Soupira Eguéto. Depuis qu’il a pris une autre femme, il ne pense plus à nous autres.
– La femme que je vois chez vous n’est donc pas ta maman ?
– Non ! Ma maman est morte il y a cinq ans, laissant derrière elle mes deux petits frères et moi. Quelques mois après son décès, mon papa épousa notre voisine, alors jeune veuve. C’est sa femme actuelle que tu connais très bien. Malheureuse¬ment cette dernière nous maltraite, mes frères et moi, et ne veut pas que notre papa fasse quoi que ce soit pour nous. Et elle a un pouvoir total sur lui. On dirait qu’elle l’a envouté.
Eguéto se tut. Christelle gardait silence, émue par l’histoire de son amie. Quelques minutes plus tard, Eguéto se retira. Après avoir accompagné son amie, Christelle vint s’étendre sur sa natte. Elle était là, pensive, quand Christophe surgit. Elle lui proposait de s’asseoir, quand Christophe demanda à Christelle de fermer les yeux.
– Pourquoi me demandes-tu de fermer mes yeux ?
– Allez, vas-y ! Tu seras agréablement surprise.
Christelle obéit. Alors Christophe ouvrit son sac et sortit un petit colis joliment emballé. Il le glissa dans les mains de de la jeune fille. Celle-ci rouvrit ses yeux.
– Qu’est-ce que c’est ?
– C’est un petit cadeau, répondit son ami. Mais je ne veux pas que tu l’ouvres en ma présence.
Après ces mots, Christophe s’en alla. Christelle, pressée de découvrir le contenu de l’emballage, l’ouvrit. C’était un téléphone portable tout neuf et une enveloppe contenant une lettre. Voici ce que disait la lettre :
« Chère Christelle, mon Amour,
Je n’ai pas les mots justes pour te décrire la force des sentiments qui m’animent en ce moment. Un simple « je t’aime» ne suffit pas pour t’exprimer l’amour, le bonheur, la joie qui envahissent mon âme et me font frémir d’allégresse quand je pense à toi et quand je suis près de toi.
Tu es la plus belle étoile que Dieu m’ait offerte. Que mon quotidien soit rempli ou non, tu es toujours dans mes pensées, poussière d’étoile enivrant mes journées. Chaque jour, je prends conscience que mon amour pour toi est sincère et profond, que je désire que notre relation vive. Je n’arrive plus à le garder pour moi ; ça risque de me tuer si je ne te le fais pas savoir.
Cet amour est né dans mon cœur comme un mystère. Je souhaite de tout cœur que notre vie soit comme un beau roman que nous allons écrire ensemble, un roman aux pages infinies et aux lettres d’or. Je t’aime Christelle. J’aime tout en toi : ta beauté indescriptible, ta démarche de déesse, ton sourire ensorcelant. Même tes défauts coïncident à des beautés que je ne peux retrouver chez une autre fille.
Chère Christelle, source de mes joies, vie de ma vie, je souhaite que ces mots trouvent un écho favorable au plus profond de ton âme. Prends soin de toi pour moi. Je t’aime Christelle. »
Christophe
Lorsque Christelle finit de lire la lettre, elle fut profondément émue. Alors qu’elle demeurait silencieuse et pensive, sa mère la rejoignit. Etonnée par le silence de Christelle, elle voulut en savoir les raisons. Mais sa fille fut la première à rompre le silence.
– Maman, voici le cadeau que je viens de recevoir, avoua Christelle en montrant à sa mère le joli portable qu’elle venait de recevoir de Christophe.
– C’est très joli ! reconnut sa mère. Qui te l’a offert ?
– C’est Christophe.
– Christophe ! S’étonna sa mère.
– Oui !
La mère de Christelle se tut. Pendant qu’elle réfléchissait, elle vit une enveloppe dans la main de Christelle.
– T’a-t-il donné aussi de l’argent ?
– Non !
Sa mère prit l’enveloppe, y regarda à l’intérieur et remarqua qu’il s’agissait d’une lettre. Elle l’ouvrit et la lit silencieusement. Quand elle eut fini de la lire, elle soupira et versa des larmes.
– Qu’y a-t-il maman ? Demanda la fille, étonnée et peinée par les larmes de sa mère.
– Je m’y attendais. Je savais que ce jour allait arriver.
– Je ne te comprends pas maman.
– Et pourtant tu devrais comprendre avant qu’il ne soit trop tard. J’espère que ce jeune homme n’a pas encore couché avec toi !
– Comment peux-tu imaginer des choses pareilles ? Il vient juste de me donner la lettre !
– Et que lui as-tu donné comme réponse ?
– Rien !
La maman se tut encore pendant un instant.
– Fais attention Christelle. Ne tombe pas dans le piège des hommes.
– De quel piège parles-tu maman ? Il m’a juste dit qu’il m’aime. Est-ce un péché ?
– Il t’a dit qu’il t’aime ne veut pas dire qu’il t’aime effectivement.
– Mais quel intérêt aurait-il à mentir ?
– L’intérêt qu’il aurait à mentir est de te mettre dans des problèmes toute ta vie. Tu es désormais une jeune fille belle et fraîche. Et la plupart des hommes qui te voient ont le désir de coucher avec toi. Ils désirent ton corps et non ton âme.
– Quelle est la différence entre désirer le corps de quelqu’un et aimer son âme ?
– Un homme qui aime ton âme t’accepte telle que tu es. Il t’aime d’un amour mystérieux et réel. Il est prêt à tout vivre avec toi. Par contre, un homme qui ne désire que ton corps veut tout simplement te découvrir, coucher avec toi, parfois à plusieurs reprises, et t’abandonner. Il peut même t’abandonner avec une grossesse qu’il refuse de reconnaitre.
– Dans ce cas, comment faire pour savoir si la personne aime réellement ?
– C’est parfois difficile de le savoir. Mais il y a des signes. Regarde dans la lettre de ton Christophe par exemple. Il dit qu’il aime tout en toi. Mais il se limite à citer ta beauté corporelle. Il ne fait pas cas de ton comportement. Peut-être ce n’est même pas lui-même qui a écrit cette belle lettre. Beaucoup d’hommes font appel à leurs amis plus talentueux en poésie pour ce genre de lettre. Ne te laisse pas émouvoir et influencer pour des futilités. Ma fille, fais attention. Ne fais pas l’erreur que j’ai faite. La première chose dont tu dois être amoureuse, c’est ta propre vie, c’est ton avenir. Le reste viendra après. La fille était confuse après avoir écouté les propos de sa mère. Elle avait envie de répondre favorablement à Christophe. Mais sa mère venait de semer de la peur dans son cœur. Alors, elle décida, non de tourner dos à Christophe, mais de garder silence jusqu’à ce qu’elle puisse voir plus clair.
Les jours passaient, les semaines aussi. Eguéto avait disparu du village sans avertir son amie Christelle. Certaines personnes disaient qu’elle se serait suicidée. D’autres disaient qu’elle aurait eu un boulot en ville. Il y avait plusieurs versions sur son sort. Et Christelle en était triste.
Christelle était désormais en classe de terminale, de même que ses amis Latifath et Christophe. Ils avaient donc l’examen du baccalauréat à passer. Ils le préparaient ensemble. Quant à Christelle et Christophe, ils continuaient d’être de simples amis. Le silence de Christelle n’avait pas découragé Christophe, au contraire, il espérait toujours.
Un soir, pendant que Christelle, assise dans la cour, était concentrée sur son cours d’histoire, elle entendit des pas venir vers elle. La personne la salua. Elle regarda et put reconnaitre Eguéto. Remplie de joie, elle jeta son cahier, courut vers elle et se jeta dans ses bras.
– Où étais-tu durant tout ce temps ? demanda Christelle. Je me suis trop inquiétée !
– J’étais à la capitale. Il fallait que je parte. Excuse-moi de ne t’avoir pas informée avant. J’ai décidé subitement en une journée.
– – Mais qu’est-ce que tu fais là-bas ?
– Je travaille. J’étais obligée d’abandonner les études puisque mon père ne voulait plus rien faire pour moi. Je dois travailler et sauver mes petits frères.
– Je vois que tu as changé ! Tu brilles et tu es bien habillée ! Quel genre de travail as-tu trouvé là-bas alors ?
– Hum ! Un travail difficile mais je ne regrette pas de l’exercer. Je me sacrifie pour mes petits frères. Je ne suis pas venue pour longtemps. Je vais retourner aujourd’hui même. Je suis juste venue voir mes petits frères et leur donner un peu d’argent pour vivre pleinement. Quant à toi, accepte ceci. Ce n’est pas beaucoup. Et n’hésite pas à m’appeler si tu as besoin de moi. Je dois partir maintenant.
Eguéto remit à Christelle une somme de 100.000 CFA. Christelle n’avait jamais touché de ses mains une telle somme. Etonnée, elle se posait beaucoup de questions auxquelles elle ne pouvait avoir de réponses. Elle remit l’argent à sa mère.
– Où as-tu gagné une si grande somme ? demanda sa mère, étonnée.
– C’est Eguéto qui m’en a fait cadeau.
– Eguéto ? Où l’as-tu vue ? Est-elle enfin revenue ?
– Oui ! Mais elle n’a même pas mis une journée. Elle vient de repartir.
– Et qu’est-ce qu’elle fait comme travail pour pouvoir t’offrir une somme aussi importante ?
– Elle ne me l’a pas dit. Elle a seulement précisé qu’elle fait un travail très difficile.56
– Ok ! C’est peut-être ta chance. Cet argent va beaucoup nous aider. C’est peut-être Dieu qui, par elle, a bien voulu mettre un peu de fraîcheur dans la chaleur de notre pauvreté.
Après avoir remis l’argent à sa mère, Christelle reprit son cahier et poursuivit la révision de son cours d’Histoire.
Les jours qui suivirent, l’examen du baccalauréat commença. Christelle et ses deux amis étaient bien prêts pour l’affronter. Au moment des résultats, on peut dire que Dieu exauça leurs prières : les trois amis avaient réussi à leur examen. Ils étaient tous admis. Quelle joie ! Quel bonheur ! Ils étaient désormais des bacheliers. La maman de Christelle était de plus en plus fière de sa fille. Son plus grand souhait était de la voir réussir. Elle jubilait et sautait de joie pour célébrer le succès de sa fille.
Les trois amis décidèrent de fêter leur réussite. Leurs parents respectifs les aidèrent à avoir le nécessaire. Christophe proposa que la fête se déroule dans un parc situé à quelques kilomètres d’Ayédoun et tous y adhérèrent.
Le jour de la fête arriva. Chacun des trois bacheliers avait invité ses amis. Arrivés dans le parc, ils s’installèrent convenablement. Après s’être installés, ils décidèrent de visiter le parc. Ce jour-là, le parc n’avait pas accueilli beaucoup de visiteurs. Il était presque vide et calme. Il était bien aménagé et favorable à une fête comme celle organisée par les trois amis. Christelle était émerveillée par ce beau paysage qu’il y avait autour d’elle : des animaux, de la belle végétation luxuriante et des points d’eau. Elle découvrait le lieu pour la première fois. Après quelques minutes de promenade, les jeunes rejoignirent l’endroit où ils s’étaient installés pour la fête proprement dite. Au menu, il y avait des boissons alcoolisées, des sucreries, des jus de fruits, des brochettes et beaucoup d’autres mets très succulents. Christophe mit de la musique. Les moins timides se mirent à danser. Latifath dansait avec un de ses amis qu’elle avait invité. Christelle était assise et regardait les autres danser. Elle se contentait d’un jus de fruits, tandis que les autres prenaient des boissons alcoolisées. Sous l’effet de l’alcool, les amis de Christelle étaient portés à quelques exagérations qui la dérangeaient. Christophe comprit son malaise et l’invita à faire quelques pas. Il la porta même au dos jusqu’à une pelouse bien aménagée située à quelques mètres de là. C’était romantique ! Christophe serra Christelle dans ses bras. Cette étreinte ne lui déplut nullement. Au contraire, elle s’assit sur les cuisses de Christophe. Ce dernier, excité, se mit à lui caresser les seins et à l’embrasser fort. Christelle, surexcitée, ne se maitrisait plus. Son pagne tomba, laissant à découvert son dessous aguichant. Christophe étendit le pagne de Christelle sur la pelouse. Il la coucha dessus et la débarrassa de sa chemise et de son soutien-gorge. Christelle se laissa aller. Elle sentit une douleur entre ses cuisses et se mit à gémir. Christophe gémissait également. Il sentit un liquide sur son pubis. Il mit la main et remarqua que c’était du sang. Il comprit alors qu’il était le premier à pénétrer Christelle. Les oiseaux se turent. L’air frais chatouillait ces deux corps nus qui s’entrelaçaient en plein air. Après avoir éjaculé, il arrêta ses mouvements et se coucha sur le dos. Christelle se blottit dans ses bras. Son coeur battait très fort. Elle était triste d’avoir perdu sa virginité. Quant à Christophe, il était fier d’être son premier. Il l’embrassa encore et encore. Après quelques minutes, ils se levèrent et rejoignirent les autres. Ceux-ci dansaient et buvaient toujours. Christelle s’assit et resta silencieuse. Dans ses pensées, tout se passait comme si les autres les avaient vus. Elle se sentait gênée. Latifath comprit. Elle appela son amie à l’écart.
– Qu’est-ce qui se passe ? Tout le monde danse sauf toi.
– Je n’ai pas envie de danser.
– Es-tu sûre que c’est tout ?
Christelle garda le silence. Après quelques minutes, elle se mit à verser des larmes.
– Je ne suis plus vierge…, confie-t-elle à Latifath.
– Mon Dieu ! Qu’est-ce qui s’est passé ?
– On s’embrassait… et il m’a surprise. Le temps de m’en rendre compte, c’était déjà trop tard.
– Je comprends. Mais ne pleures pas s’il te plait ! Sèche tes larmes. Cela doit arriver un jour dans la vie d’une femme. J’espère au moins qu’il a utilisé un préservatif !
– Malheureusement non ! Il n’en a pas utilisé.
– Mon Dieu ! Commence par prier le bon Dieu et tous les Saints du ciel. Il ne serait pas bien que tu tombes enceinte maintenant.
– Tu me fais peur !
– Non, n’aies pas peur. Moi-même je suis passée par là. Le mien a eu lieu un peu plus tôt…
Elles gardèrent le silence pendant quelques minutes et rejoignirent le reste du groupe. Elles les trouvèrent en train de se préparer déjà pour le retour. Elles les aidèrent à ranger et rendre propre l’endroit qu’ils avaient occupé.
Une demi-heure plus tard, ils étaient déjà à Ayédoun. C’était presque le crépuscule. Le soleil, devenu plus tendre, retirait déjà ses rayons. Christelle, fatiguée, prit rapidement un bain et rejoignit sa mère assise dans la cour pour lui tenir compagnie. Après une heure de causerie avec sa mère la jeune fille alla se coucher.
Etendue sur sa natte, elle pensait à sa journée, une journée qu’elle n’oublierait jamais. Elle pensait au corps nu de Christophe, à ses gémissements, à ses embrassades chaudes, à son “troisième pied“ musclé qui entrait en elle. Elle était fière d’avoir fait gémir un homme. C’était le signe qu’elle n’était plus une petite fille. Mais en même temps, elle était inquiète de ce que cela pouvait avoir comme conséquences. Tomberait-elle enceinte ? Si cela arrivait, qu’allait-elle devenir ? Elle se posait mille et une questions auxquelles elle n’avait aucune réponse précise ; puis, le sommeil l’emporta.
Pendant les semaines qui ont suivi, Christelle était très attentive par rapport aux signes que manifestait son organisme. A sa grande joie, il n’y a pas eu de signe de grossesse. Elle a même vu ses menstrues. Ses inquiétudes étaient levées et la vie poursuivait son cours tranquillement.

 

         « Vie inachevée »

    Auteur:  Hervé Ezin OTCHOUMARE

Hervé Ezin Otchoumaré, de la soutane à la plume!

« A mon humble avis, il ne suffit pas de savoir bien écrire pour être écrivain. C’est une condition nécessaire certes, mais pas suffisante. En plus du talent, il faut du courage, de l’objectivité et de la maturité intellectuelle. Car l’écrivain a le devoir de chercher à comprendre au lieu de juger. Il ne méprise rien à priori et ne prend pas partie. Et s’il arrive qu’il se sente obligé de prendre partie, il doit se mettre du côté de ceux qui subissent l’histoire, mais jamais du côté de ceux qui la font » Hervé  K. Ezin Otchoumaré

Nous vous l’avions promis et nous ne manquerons pas de tenir notre promesse: cette année 2019 sera « the year » de découverte des talents tous horizons confondus! Tant que le Bénin s’appelle encore Bénin, comptez sur nous, pour vous en dénicher, car ce n’est pas ce qui en manque chez nous! Nous en sommes d’ailleurs fiers!

Qu’il vous souvienne, il y a quelques semaines, nous avons découvert ensemble le prêtre poète Fakèyè…Et bien avant lui l’ex apprenti prêtre, le brillantissime Don Asced! Puisqu’il n’y a « jamais deux sans trois », nous vous invitons à pénétrer dans l’univers de Hervé E. Otchoumaré, qui a le plaisir de se confier ici!
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Extrait du roman Le monde arc-en-ciel ( Chapitre 4. Pp 49-59)

LE PROFESSEUR ATHEE
Poursuivant son périple à la découverte du monde en dehors de Yorodidi, Nicolas atter-rit dans un pays où la majorité des citoyens étaient athées. Comme à son habitude, il prit une chambre d’hôtel luxueuse. Après s’être installé, Nicolas eut envie de prendre de l’air. Il sortit alors de sa chambre et se rendit au bord de la piscine de l’hôtel. Il se mit en te¬nue de bain et plongea dans l’eau comme un poisson. Il se détendait et s’amusait, lorsque ses yeux croisèrent ceux d’une jeune fille qui s’apprêtait à plonger également. Des yeux pétillants et un visage rayonnant de joie. Jamais, Nicolas n’avait vu une si belle fille. C’était une métisse. Ses cheveux «dansaient», sa peau luisaient, son sourire ensorcelait, sa poitrine était pleine, son fessier généreux ; bref, elle donnait envie. Elle se prénommait Nathalie. Nicolas feignit de l’ignorer pendant quelques minutes, mais il ne tarda pas à l’inviter à boire un verre à ses côtés. La fille accepta sans se faire prier. Nicolas commanda du vin. Tout en appréciant ce vin très précieux, les deux jeunes gens échangeaient.

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Avec Serge ANANOU, guitariste-musicien, planer dans les airs béninois est une garantie!

Ma musique est la fusion entre celle qui m’a bercé et celle que j’ai apprise ou découverte. Si je vous aligne demain rien que des tam-tam sur scène, ce sera sûrement à des fins commerciales. Sinon j’ai toujours vécu entre la tradition et la modernité et je l’assume pleinement. J’ai grandi à Cotonou ( ville), mais je revendique mon côté traditionnel car très tôt j’ai cotoyé les deux mondes. Mais je ne peux pas m’approprier juste un côté… Serge ANANOU

Bonjour à tous, fans, abonnés et visiteurs occasionnels!

Nous vous avons déniché l’une des voix les plus enchanteresses de la musique béninoise: celle de Serge ANANOU!  Pourquoi? Parce qu’elle est à découvrir à tout prix, parce qu’elle est remplie de paix, de philosophie, de mythes, de conseils et d’une mélodie plus qu’envôutante, nous trouvons injustes de vous en priver! Serge ANANOU, se confie sur notre blog pour votre plaisir, et nous, nous vous conseillons de découvrir sa musique sur sa chaîne YouTube ou d’en savourer quelques unes que nous vous publierons sur notre Page Facebook durant toute cette semaine… YF

 

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