« A mon humble avis, il ne suffit pas de savoir bien écrire pour être écrivain. C’est une condition nécessaire certes, mais pas suffisante. En plus du talent, il faut du courage, de l’objectivité et de la maturité intellectuelle. Car l’écrivain a le devoir de chercher à comprendre au lieu de juger. Il ne méprise rien à priori et ne prend pas partie. Et s’il arrive qu’il se sente obligé de prendre partie, il doit se mettre du côté de ceux qui subissent l’histoire, mais jamais du côté de ceux qui la font » Hervé K. Ezin Otchoumaré
Nous vous l’avions promis et nous ne manquerons pas de tenir notre promesse: cette année 2019 sera « the year » de découverte des talents tous horizons confondus! Tant que le Bénin s’appelle encore Bénin, comptez sur nous, pour vous en dénicher, car ce n’est pas ce qui en manque chez nous! Nous en sommes d’ailleurs fiers!
Qu’il vous souvienne, il y a quelques semaines, nous avons découvert ensemble le prêtre poète Fakèyè…Et bien avant lui l’ex apprenti prêtre, le brillantissime Don Asced! Puisqu’il n’y a « jamais deux sans trois », nous vous invitons à pénétrer dans l’univers de Hervé E. Otchoumaré, qui a le plaisir de se confier ici!
TDB : Bonjour Monsieur Hervé K. EZIN OTCHOUMARE, écrivain, auteur de plusieurs œuvres littéraires. Bienvenue à vous sur notre blog «Talents du Bénin».
HKEO : Merci !
TDB : Une brève présentation.
HKEO : Je suis Hervé K. EZIN OTCHOUMARE, écrivain béninois. J’ai à mon actif trois romans publiés : Yekine, l’enfant héros (Editions HARMATTAN BURKINA), Le monde arc-en-ciel (La Doxa Editions), Vie inachevée qui vient de paraitre à La Doxa Editions et d’autres en projets.
TDB : Parlez-nous s’il vous plaît de vos parcours académique et professionnel?
HKEO : J’ai fait mes études primaires à Tchatchégou, mon village natal situé dans la commune de Glazoué en République du Bénin. A l’âge de 15 ans, j’ai rejoint le Niger où j’ai poursuivi mes études jusqu’au baccalauréat. Pris par l’envie de devenir prêtre, j’ai rejoint le Burkina Faso en 2011 pour les études au grand Séminaire, sous l’autorisation de l’archevêque de Niamey. Après la première année appelée année propédeutique, j’ai été admis au Grand Séminaire Saint Pierre Saint Paul, Philosophat affilié à l’Université Saint Thomas d’Aquin de Ouagadougou. Au bout de trois ans, j’ai décroché ma licence en philosophie en 2015 et j’ai été admis à porter la soutane. Ensuite, conformément au parcours traditionnel imposé à ceux qui veulent devenir prêtre diocésain, j’ai été admis au Grand Séminaire Saint Jean Baptiste de Ouagadougou (Séminaire affilié à l’Université pontificale URBANIANA de Rome en Italie) pour mes études théologiques. Au bout de deux années d’études de théologie, j’ai été institué acolyte et envoyé à Niamey pour le stage canonique pour acquérir des expériences pratiques. J’ai fini mon stage en juin 2018 et, alors que je devais retourner au Séminaire pour être ordonné diacre, j’ai déposé ma soutane pour des raisons très longues à expliquer ici. Ces raisons feront peut-être (et même très certainement) l’objet d’un futur livre.
TDB : Alors quelle est la Situation matrimoniale de l’ancien apprenti prêtre ? (rire)
HKEO : Je suis célibataire sans enfants (rire).
TDB : Votre coup de foudre avec l’Art Écrit ? (Comment et quand?)
HKEO : Je suis très tôt tombé amoureux de la littérature. J’étais en classe de 6ème quand j’ai été séduit par l’art écrit. J’avais remarqué que mon niveau de français était faible. J’étais toujours le premier dans toutes les matières sauf en français. Pour réparer cette faiblesse, je m’étais mis à lire. Et, petit à petit, le goût de la lecture envahit mon âme. Je ne lisais plus seulement pour être le premier en français comme dans les autres matières, mais pour vivre. La lecture était devenue pour moi un besoin vital.
TDB : Vos premiers pas dans le monde des belles- lettres !? (Vos débuts)
HKEO : J’avais écrit mes premiers poèmes en classe de 4ème. Malheureusement, j’avais commis l’erreur de les remettre à mon professeur de français pour correction : il ne me les a jamais remis. Je l’avais poursuivi en vain. Je n’eus l’idée de réécrire qu’en 2011. Converti à l’art romanesque, j’ai décidé de commencer par un roman autobiographique, Yekine, l’enfant héros que j’ai publié en 2016. Ainsi commença mon aventure dans le monde des belles-lettres.
TDB : Qu’est-ce que réellement écrire pour l’écrivain que vous incarnez ?
HKEO : Pour moi, écrire se résume à ce que dit la deuxième phrase de mon troisième roman qui vient de paraître : « L’écrit naît des faits pour corriger les erreurs et résister à l’absurdité ». Cette phrase met en exergue à la fois la source et la finalité de l’écriture. Je n’aime pas qu’il y ait un hiatus entre l’écrit et la réalité. C’est pourquoi l’écrivain doit toujours partir des faits pour résister à l’absurdité. Par absurdité, entendez l’oppression et la haine.
TDB : Votre mission personnelle en tant qu’écrivain ?
HKEO : En tant qu’écrivain, ma mission est, d’une part, de dénoncer ce qui met la honte à l’intelligence et la dignité humaines. Cela m’impose deux engagements concomitants : le refus de mentir sur ce que je sais et la résistance à l’oppression. D’autre part, je voudrais de tout cœur que mon engagement littéraire soit accompagné d’actions concrètes. Il est nécessaire de vivre ce qu’on écrit. C’est pourquoi, à mon avis, toute littérature doit s’achever dans l’action.
TDB : Autrefois pris d’un désir fou de servir Dieu à travers le sacerdoce, vous vous retrouvez aujourd’hui acteur dévoué de la littérature. Pensez-vous avoir assez mûri votre choix, ou vous arrive-t-il de le regretter ?
HKEO : Je dois souligner que j’avais déjà commencé à écrire avant de déposer ma soutane. Pour ce qui est de ma démission, elle a été rendue possible par mes principes. Je ne peux donc pas le regretter, à moins que je ne renie mes principes. Or renier mes principes, c’est me renier moi-même. Un proverbe idaasha dit ceci : « Odò yèé kͻ gúgù ͻ′ kἑἑ kͻ rírἐ » (Le cours d’eau qui refuse d’être traversé ne peut vous refuser de faire demi-tour). J’ai fait demi-tour parce que j’ai refusé l’injustice et l’hypocrisie.
TDB : D’origine Idaasha en République du Bénin où vous avez une partie de vos souvenirs d’enfance, vous avez vécu et étudié au Niger et au Burkina Faso où vous avez même fait 7ans de formation à la vie sacerdotale. Tout ceci n’aurait-il pas influencé vos aspirations d’aujourd’hui ? (En quoi et comment)?
HKEO : Que nous en ayons conscience ou non, nous sommes façonnés par notre histoire et notre parcours. Je ne fais pas exception à cette réalité. D’ailleurs ma vie au Bénin, au Niger et au Burkina Faso m’a permis d’admirer nos richesses culturelles et la beauté de l’interculturalité. Et c’est ce qui m’a amené à écrire mon deuxième livre intitulé Le monde arc-en-ciel, un roman qui nous invite à l’unité malgré la diversité culturelle, religieuse et ethnique qui caractérise notre monde.
TDB : Dans quel genre de famille notre talentueux écrivain a-t-il connu le jour et grandi ?
HKEO : (Soupir) J’ai vécu et grandi auprès de mes grands-parents maternels. C’est dans leurs mains que j’ai grandi et ouvert les yeux. Ils étaient comme mes parents directs. D’ailleurs, je ne les avais jamais appelés grand-père et grand-mère ; je disais toujours papa et maman. S’il en est ainsi, c’est parce que depuis l’âge de 2 ans, je n’ai plus vécu avec ma mère. Je lui rends visite de temps en temps. Quant à mon père, je l’ai vu pour la toute première fois à l’âge de 15 ans. Je ne vais pas rentrer dans les détails.
TDB : Vous êtes auteur de trois romans publiés : un succès ?
HKEO : Non ! Je ne le considère pas encore comme un succès. Le chemin est encore long et le meilleur reste à venir.
TDB : Existerait-il un Hervé K. EZIN OTCHOUMARE dans vos œuvres ?
HKEO : La vie d’un auteur a toujours un lien avec ses écrits. Ce lien peut être plus ou moins visible ; mais il y a toujours un lien. Et je rappelle que mon premier roman, Yekine, l’enfant héros, est une autobiographie écrite à la troisième personne. Une grande partie de ma vie est donc au cœur de ce roman.
TDB : Vos sources d’inspiration ? Quelle en est la principale ?
HKEO : Ma principale source d’inspiration, c’est la vie : ce que je vois, ce que je vis et ce que j’entends. Il y a toujours des choses, des comportements ou des événements qui nous choquent et nous interpellent. Ainsi naît notre mission.
TDB : Voudriez-vous partager les difficultés qui sont les vôtres dans votre vie d’écrivain ?
HKEO : Tout écrivain est un leader d’opinion. Et, en tant que tel, il lui arrive d’être incompris par ses lecteurs. Mais je ne considère pas cela comme des difficultés, car tout celui qui écrit doit s’attendre à être critiqué et interprété différemment. Ça rend la pensée plus féconde. Les vraies difficultés sont liées à l’édition. De plus en plus, les éditeurs demandent une participation financière à l’auteur. Ce qui ne rend pas la tâche facile aux auteurs. En plus, nous avons souvent l’impression que les éditeurs ne font pas pleinement leur travail. Ils ne travaillent pas suffisamment avec les médias pour faire connaitre le livre et le rendre disponible aux lecteurs. On peut donc facilement se décourager et abandonner d’écrire. Mais pour ce qui me concerne, je place mes objectifs au-delà des difficultés que je rencontre.
TDB : Vous arrive-t-il de vous heurter au refus de certaines maisons d’édition ?
HKEO : Je n’ai pas encore rencontré cette difficulté. Au contraire, il m’est déjà arrivé de me trouver dans l’embarras de choix. J’avais envoyé le manuscrit à plusieurs éditeurs afin de choisir celui qui me paraîtrait le plus sérieux et efficace. Ils avaient tous accepté et le choix était difficile. La difficulté ne réside donc pas à ce niveau, mais plutôt dans la suite de la démarche.
TDB : Suffit-il, selon vous, à un écrivain de transcrire noir sur blanc, et avec de belles tournures, ses pensées et opinions pour assumer son rôle qu’est d’être le porte-parole et défenseur de son peuple ?
HKEO : A mon humble avis, il ne suffit pas de savoir bien écrire pour être écrivain. C’est une condition nécessaire certes, mais pas suffisante. En plus du talent, il faut du courage, de l’objectivité et de la maturité intellectuelle. Car l’écrivain a le devoir de chercher à comprendre au lieu de juger. Il ne méprise rien à priori et ne prend pas partie. Et s’il arrive qu’il se sente obligé de prendre partie, il doit se mettre du côté de ceux qui subissent l’histoire, mais jamais du côté de ceux qui la font. Et pour parvenir à cette fin, il faut être courageux, et même têtu.
TDB : Comment vos œuvres sont-elles généralement accueillies dans le monde, et particulièrement dans votre pays ?
HKEO : Au Bénin comme ailleurs, il y a toujours ceux qui aiment ce que nous faisons, les sujets que nous abordons, notre style ; et il y a ceux qui ne partagent pas nos points de vue ou notre idéal. Je me rappelle que lorsque j’avais publié mon deuxième roman, Le monde arc-en-ciel, certains me disaient qu’en tant que futur prêtre, je ne devais pas aborder certains sujets dans le livre. Et lors d’une présentation de ce même livre au Centre Culturel Franco-Nigérien (CCFN) de Niamey, un monsieur m’avait demandé si je n’avais pas peur d’être fusillé par les islamistes. Pour ces personnes, tout se passait comme si j’étais ennemi des religions (christianisme, islam et animisme) que j’avais critiquées sans pitié. Dans le même temps, beaucoup avaient compris le sens de mon message. Ça a toujours été ainsi dans l’histoire de la pensée.
TDB : Pour certains, l’écrivain est un homme du monde imaginaire. Mais n’est-il pas vrai, à votre avis, que l’imaginaire naît du réel ?
HKEO : Comme je le disais un peu plus haut, l’écrit naît toujours du réel. C’est d’ailleurs ce que souligne la première phrase du prologue de Vie inachevée : « Ex nihilo nihil » (rien ne naît de rien). Mais il faut reconnaître que même si tous les livres (l’imaginaire) naissent du réel, ils le sont à des degrés différents. Tout en respectant le goût de chacun, j’affirme que plus le thème d’un livre est concret, mieux ça vaut. A mon avis, ça ne sert à rien de discuter du sexe des anges (chercher à savoir si les anges sont des hommes ou des femmes) pendant que, sur terre, les hommes s’entretuent, les enfants pleurent, la dignité de l’homme est bafouée, etc. Je veux crier pourquoi les hommes pleurent. C’est cela qui changera notre monde, et non le sexe des anges.
TDB : À ce propos, votre 3ème roman «Vie inachevée» relate une histoire assez réaliste. Quelles ont été, dans la vraie vie, les principales inspirations et motivations ?
HKEO : L’idée d’écrire ce roman intitulé Vie inachevée m’est venue suite à ma conversation avec une femme qui eut le courage de me parler de sa vie et de celle de sa sœur qui, ayant perdu leurs parents très tôt, étaient obligées de s’adonner à la prostitution pour survivre. Elle cherchait un homme de Dieu qui pouvait l’écouter sans la juger. Et c’est ainsi qu’elle se confia à moi. J’étais révolté. Et, avec sa permission, j’ai décidé de m’inspirer de cette histoire émouvante pour écrire un nouveau roman afin de dire à tout le monde ce qu’elle aurait voulu leur dire elle-même. Je me suis fait le porte-parole de toutes ces femmes qui survivent au prix de leur dignité. C’est la raison pour laquelle le roman est dédié spécialement aux femmes qui se sentent abandonnées, mal aimées et celles qui s’adonnent à la prostitution malgré elles.
TDB : Toujours dans ce même sillage, votre 2ème œuvre «Le monde en arc-en-ciel» semble toucher un point sensible de votre parcours personnel. Le jeune Nicolas serait-il un reflet de notre écrivain ?
HKEO : Puisque le message ultime de ce roman est sorti de la bouche de Nicolas, il ne peut qu’être mon reflet ! (Rire). En effet, après avoir traversé plusieurs cultures et religions, j’ai la ferme conviction que tous les hommes, indépendamment de leurs cultures, aspirent à ce que les philosophes appellent les transcendantaux : le bonheur, le bien, le beau, le vrai, le divin, etc. Si nous apprenons à bâtir notre vivre-ensemble sur ces transcendantaux, il y aurait moins de guerres et de malheurs sur notre terre. C’est la conviction de Nicolas dans Le monde arc-en-ciel, à la fin de ses nombreux voyages.
TDB : Comment arrivez-vous à transcrire en imaginaires des faits assez réels et palpables ? Puisque cela devrait requérir une expertise de génie !?!
HKEO : Expertise de génie ? Peut-être ! Mais à force de lire, notre propre style finit par naître naturellement. Chacun de nous est un génie qui s’ignore.
TDB : Voudriez-vous bien partager ce que vous ressentez lorsque l’envie inassouvie vous prend de brandir la Plume ?
HKEO : Je ressens une force qui est en moi et que je n’arrive pas à contenir. C’est comme une femme dont la grossesse est à terme. L’enfant doit sortir. C’est une folie !
TDB : Du soutien de la part de votre entourage ?
HKEO : Du soutien, ça vient petit à petit. A vrai dire, je n’avais pas cherché à savoir qui me soutient ou pas. C’est mon habitude quand je veux faire quelque chose. Je ne cherche pas à savoir si ça intéresse quelqu’un ou pas. Avec le temps, ceux à qui ça intéresse se révèlent. Et ils commencent par se révéler.
TDB : Comme l’a dit une femme d’écrivain, les écrivains seraient plus riches dans la tête que dans leurs poches. Comment vous débrouillez-vous en matière financière ?
HKEO : (Soupire) Celui qui veut écrire pour de l’argent a toutes les chances d’être déçu. Il devient de plus en plus difficile d’éditer, surtout dans le monde francophone. Mais quand notre objectif est placé au delà-delà des difficultés, nous y arrivons toujours. Si j’avais un peu plus de moyens financiers, peut-être que mes messages atteindraient plus de monde. Je fais avec le peu que j’ai.
TDB : Vous arrive-t-il, vu les énormes contraintes du monde littéraire, d’avoir envie de tout abandonner ? Si oui, qu’est-ce qui vous rebooste aussitôt ? Si non, quel est votre secret ?
HKEO : Effectivement, l’idée d’abandonner m’a plusieurs fois traversé l’esprit, vues les difficultés que nous rencontrons. Mais quand je pense à la misère du monde sur tous les plans, une voix intérieure me dit « fais ta part, écris ». La voix des muses me séduit toujours, et je reprends ma plume. C’est une mission qu’il faut assumer.
TDB : Que faites-vous d’autres en dehors de la littérature ? (profession)
HKEO : Vous savez que je viens de quitter un monde ‘’mis en à part’’. Pour quelqu’un qui vient de déposer sa soutane, il n’est pas facile de se retrouver tout de suite. Il faut se fixer de nouveaux objectifs, il faut se refaire. En attendant de pouvoir me fixer, je suis en train d’apprendre la langue de Goethe : l’allemand.
TDB : Votre analyse par rapport à l’avenir de l’Art Écrit, en particulier au Bénin ?
HKEO : L’art écrit ne perdra jamais sa valeur. Ce qui pourra peut-être changer, c’est le support traditionnel de l’écriture : le papier. Et cela n’étonnera personne quand on sait que dans l’antiquité les écrivains avaient écrit sur des pierres, ensuite sur des peaux d’animaux, ensuite sur des papyrus, ensuite sur du papier relié sous forme de codex et, aujourd’hui, sous forme de livres joliment imprimés. Mais avec l’avènement du numérique, le papier commence à être délaissé petit à petit. Vous n’avez plus besoin de transporter avec vous un gros dictionnaire, votre bible, etc. Il suffit de les installer sur votre Smartphone ou votre tablette. Mais on aura toujours besoin de l’art écrit, quel que soit le support.
TDB : Pensez-vous que de nos jours les avis des écrivains consignés dans leurs œuvres peuvent encore influencer les modes de gouvernance alors que l’expression « passion de la lecture » semble graduellement disparaître du vocabulaire surtout juvénile ?
HKEO : Les avis des écrivains influenceront peut-être moins. Mais s’ils influenceront quand même. Les repères de la société sont en train de disparaître et dans peu de temps, les jeunes seront obligés de retourner vers les livres pour s’orienter. Nous avons donc l’obligation d’écrire.
TDB : Vous êtes Béninois : une fierté ?
HKEO : Une grande fierté ! Il est vrai que je fais partie de ceux qui croient à la mondialisation et au brassage culturel. Et, en tant que tel, je me considère comme un citoyen du monde. Mais le brassage culturel est différent de la bâtardise culturelle. On apprend des autres sans perdre de vue son identité originelle. Nos racines sont vitales. Elles nous nourrissent. C’est comme un arbre. Il ne peut être détaché de ses racines s’il veut vivre. Le Bénin, je le porte dans mon cœur.
TDB : Voudriez-vous bien porter un regard critique sur la vie politique de votre cher Bénin, et sur le mode de fonctionnement du gouvernement en place ?
HKEO : Le Bénin est sur les rails. Après une analyse objective de l’histoire politique de notre pays, je suis arrivé à me convaincre de l’exemplarité de notre démocratie. Et les Béninois connaissent la valeur de cette démocratie. Aussi, nous avons avons-nous dépassé l’un des principaux obstacles du développement : le régionalisme ou l’ethnicisme. C’est ce dépassement qui fait notre force. Quant au gouvernement actuel, il a des forces et des faiblesses. Ses forces résident dans son courage. Il a réussi à opérer des réformes courageuses et salutaires dans le domaine de la santé, de l’économie, de la sécurité, la lutte contre la corruption et autres. Les objectifs poursuivis sont donc nobles. Mais la fin ne justifie pas les moyens. C’est pourquoi, à mon humble avis, il doit adopter une stratégie progressive et participative pour ne pas nous faire croire que nous sommes dans une dictature. Par ailleurs, j’invite le gouvernement actuel à s’intéresser davantage au domaine de l’enseignement afin de donner une égalité de chance aux riches et aux pauvres.
TDB : Que dites-vous de l’état actuel de la littérature béninoise et sa place dans celle universelle ?
HKEO : La littérature béninoise se porte très bien et occupe une bonne place dans celle universelle. C’est une littérature foisonnante. De nombreux jeunes auteurs naissent. Mais ces auteurs ont besoin d’un peu plus de soutien.
TDB : Des surprises pour les prochaines publications ?
HKEO : Vous les découvrirez au fur et à mesure.
TDB : Quels sont vos projets futurs dans le cadre non seulement de votre mission d’écrivain mais aussi du monde littéraire surtout béninois ?
HKEO : Mes projets sont énormes et le chemin est encore long. Mais je préfère ne pas en parler afin d’en disposer comme ressource intérieure et mieux préparer son éclosion. Je veux profiter de ma jeunesse.
TDB : Un mot à vos jeunes frères qui voudraient vous ressembler?
HKEO : Je leur dis de ne pas baisser les bras et de toujours placer les objectifs au-delà des difficultés. Le Bénin a besoin de nous. Le monde a besoin de nous. Et nous devons conjuguer nos efforts pour le faire briller.
TDB : Un clin d’œil à vos fans lecteurs, amis et proches?
HKEO : Je les salue chaleureusement et je dis à mes lecteurs que je les aime. C’est parce que des gens nous lisent que ce que nous écrivons acquiert une utilité. Une mine d’or non exploitée est inutile. Ceux qui, après avoir lu mes livres, voudront me poser des questions pourront le faire à travers ma page Twitter ou Facebook en tapant « La Plume sereine ».
TDB : Aujourd’hui, nous vous voudrions vous compter parmi les talents du Bénin à encourager et soutenir à travers notre blog «Talents du Bénin». Votre avis?
HKEO : Merci d’avoir pensé à ma pauvre personne. Votre blog est une vitrine qui permet de découvrir et de contempler les merveilles culturelles du Bénin. Tout écrivain et tout artiste désirent d’être reconnus et soutenus. Ce serait donc toujours une joie pour nous d’être soutenus et encouragés.
TDB : Mots de fin…
HKEO : Je dis merci à vous et tous ceux qui me liront ici ou qui me découvriront à travers mes œuvres. Dieu vous bénisse !
Interview proposée par Paterne K.C HOUNKPE
@TalentsDu Bénin
je suis heureuse de vous lire et faire votre connaissance.bon courage et surtout bon vent à vous.
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