Bonjour chers lecteurs,
Votre tribune en ligne vous revient cette semaine pour vous faire découvrir un duo. Ils sont rappeurs, écrivains et tous les deux font du slam. Ecrire les mots, décrire les maux, les crier dans leurs micros, ces deux-là savent si bien le faire. Tiens, tout commence bien pour eux, single, clip à découvrir bientôt…Ils unissent leur savoir-faire pour créer un label! Mais avant, ils ont bien accepté de se révéler à nous par ce canal. Let’s go !
TDB : Présentez-vous ?
AG : Bonjour Yèmissi, et à vous chers lecteurs de la page. Merci pour cette tribune que vous nous offrez. A l’Etat civil, je m’appelle Martial KOGON, plus connu sous le pseudonyme de l’Ange Gardien. Je suis âgé de 27 ans.
Noside : Bonjour Yèmissi et bonjour aux lecteurs de Talents du Bénin. Je suis Carmen Edison ADJOVI alias Noside, âgé de 21 ans
TDB : Quels sont vos parcours scolaire ou (et) professionnel ?
Noside : Je suis titulaire d’un bac scientifique (série D). J’ai intégré l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management, d’où je suis sorti nanti d’une Licence en Finance &Comptabilité. Je suis également titulaire d’un BTS en Communication des Entreprises. J’affine mon profil professionnel en qualité de comptable, en attendant de poursuivre mes études, avec l’expertise comptable en point de mire.
AG : Je suis également titulaire d’un Bac scientifique (série D), Noside a triché sur moi. (rires). J’ai poursuivi avec le cursus Administration des Finances à l’ENAM, parcours que j’ai bouclé avec une licence en gestion des marchés publics. Parallèlement, j’ai suivi un parcours à la faculté de droit, sanctionné par une maitrise en droit des affaires au Bénin et un master2 en droit des assurances validé à l’Université Catholique de Lille. Je suis donc juriste de formation.
J’essaie de me frayer mon chemin professionnellement parlant dans le domaine du droit des assurances et je songe à passer le concours d’entrée à l’école de formation des avocats. Ceci dépendra des possibilités qui me sont offertes.

Martial Kogon (L’Ange Gardien)
TDB : Depuis quand chantez-vous?
AG : Disons que je n’ai jamais vraiment pratiqué le chant, dans un cadre formel. Je l’ai parfois fait en dilettante, juste pour le fun, le temps d’un gros délire entre amis. J’ai toujours été davantage dans l’écriture et le slam.
Noside : Un peu pareil. Le chant au sens technique du terme n’est pas une discipline que j’ai vraiment développé. Sauf pour se taper de gros délires entre potes (rires) ou juste le temps d’une interprétation en play-back lors des journées culturelles au collège. Les filles aimaient bien ça. (rires).
TDB : Etes- vous déjà monté sur scène?
AG et Noside : Tout a commencé par la scène, car avant de rentrer dans la galaxie rap, nous avons écumé toutes les scènes slam de Cotonou et ses environs. Nous avons collaboré avec tout le microcosme de la poésie urbaine. Pour tout amoureux du slam, tout commence par la scène et tout se passe sur scène. C’est quelque chose de beau que de graver ses textes de slam sur un support et le partager avec le monde entier. Mais le plus important, c’est de partager la magie de la scène, ces yeux qui vous fixent et ces souffles que vous avez le don de retenir. Donc oui, au commencement était la scène.
TDB : Quel est votre style musical?
AG et Noside : Notre style musical, c’est le rap. Nous avons toujours rappé, même si nous sommes longtemps restés dans l’underground. La plupart de nos proches qui nous ont toujours connus en tant que slameurs ont été complètement bluffés de nous découvrir dans ce registre. Comme nous le précisions tantôt, tout a commencé avec le slam. Car c’est sur les scènes de slam que nous avons eu l’occasion d’affuter nos plumes et de tailler nos vers, pour le plaisir de notre public. Mais c’est dans l’univers du rap que nous nous faisons découvrir du grand public. C’est comme un appel. Le slam, le rap ou la chanson n’obéissent pas aux mêmes codes, mais ils ont un dénominateur commun ; en effet, l’expression artistique est un vrai processus cathartique pour un artiste : un vrai. Il y a cet exutoire formidable qu’offrent le rap, le slam ou la chanson. Et au moment de notre collaboration, c’est le rap qui s’accommodait le mieux avec l’inspiration du moment. On n’a pas choisi de faire du rap, le rap s’est imposé à nous.

Edison Adjovi (Noside)
TDB : Avez-vous déjà sorti quelque chose?
AG et Noside : Nous avons travaillé sur un projet musical avec Royal Waves Record, dirigé par Rot C, l’un des meilleurs Beatmakers de la place. La collaboration a été efficace et professionnelle, et au final, nous avons sorti le single « Qui pourra nous stopper ».
TDB : Qu’abordez-vous dans ce titre?
AG et Noside : dans l’écriture des lyriques, on a voulu une chanson donne de la pêche à travers le vers « qui pourra nous stopper », qui revient en boucle. On parle de persévérance, de travail, et d’optimisme.
Plusieurs de nos vers vantent les vertus du travail, « l’effort est péage sur l’autoroute de la gloire », « seul un travail pointu me permettra de percer »…
Après, on ne peut pas faire du rap sans emprunter les codes du rap. Et dans le rap, il y a un fort substrat « affirmation de soi », qu’on ne peut occulter. Dans ce qu’on appelle « rap game », tout rappeur qui intervient marque son territoire. C’est comme les loups, dans une meute, on considère qu’il doit y avoir un seul mâle dominant : le mâle alpha. Dans le rap, il n’y a pas de place pour plusieurs mâles alpha. Donc il a fallu que nous marquions notre territoire.
TDB : Avez-vous des retours des fans?
AG et Noside : Pour le moment, nous avons d’excellents retours. Des centaines de fans ont liké la page Facebook. Le single a été lancé lundi, mais nous sommes sur le point d’exploser les scores des plate-formes de téléchargement. Plusieurs de nos fans ont spontanément fait de petites vidéos avec leur smartphone, fredonnant notre chanson, pour nous promouvoir sur les réseaux sociaux. C’est l’occasion pour nous de leur faire un gros big up.
TDB : Où peut-on trouver vos compositions?
AG et Noside : pour l’instant le titre audio est disponible sur le site notrezik.net
En attendant la vidéo, il est possible de télécharger le titre, via le lien suivant :
TDB : Avez-vous un producteur ?
AG : Nous fonctionnons avec notre propre label : Angel Music & Entertainement. Noside est notre première signature. A terme, notre objectif est de devenir la plate-forme N° 1 de détection, de développement et de promotion des talents musicaux béninois et internationaux. Nous travaillons avec une équipe de jeunes dynamiques et animés par une passion commune. Il y a une multitude de talents au Bénin et en Afrique qui ne demandent qu’à éclore, avec un peu de moyens. Et nous n’allons pas laisser ces talents latents, mais les faire découvrir au monde.
TDB : Vous habitez en France, est-ce facile de se faire connaître au Bénin?
AG : Se faire connaître en tant qu’artiste dépend de la promotion qui se fait autour et naturellement de l’investissement qu’on est prêt à consentir, tant d’un point de vue financier qu’humain. Notre label Angel Music & Entertainement a défini une véritable stratégie de communication et de promotion qui intègre tous les aspects, notamment les réseaux sociaux.
Comme je le précisais tantôt, nous fonctionnons en réseau, avec une équipe dynamique qui s’occupe de la promotion au Bénin. Etant moi-même du domaine des médias (radio), j’ai mes entrées au niveau de certaines stations. Même si je vis à Paris, Noside est pour le moment au Bénin et est disponible pour les interviews et toutes les actions qui œuvrent à nous faire connaître. C’est le lieu de remercier tout notre staff, ainsi que les animateurs tv et radio, les journalistes et promoteurs de média web qui nous soutiennent sans faille.
TDB : Et en France avez-vous des soutiens ?
AG : Pour l’instant, notre groupe de production n’est pas véritablement établi en France. Mais les choses sont en train de se mettre en place progressivement. Pour l’instant, nous faisons avec le soutien de notre base de fans en France qui commence à s’élargir.
TDB : Comment conciliez-vous votre activité habituelle avec votre passion?
Noside : C’est assez difficile, car conjuguer vie professionnelle et vie artistique n’est pas chose aisée. Il faut beaucoup de rigueur, d’organisation, faire des choix, définir des priorités, avec un goût prononcé du travail bien fait. Une pincée de rêve, de folie constructive et c’est ce à quoi je m’évertue chaque jour
AG : Comme l’a si bien souligné Noside, ce n’est pas toujours évident, mais ce n’est pas impossible non plus. Tout est une question d’organisation. Nous avons toujours évolué dans plusieurs activités à la fois. Moi, à la fois, à l’ENAM, en fac de droit, sans négliger la musique, la littérature et la radio. Noside aussi, entre ses études et stages, la musique, la littérature et la poésie. Il vient d’ailleurs de lancer son recueil de poésie.
Il faut de la passion, en plus de l’organisation. Parce que c’est dans la nuit que les muses se laissent le plus souvent dompter. Et au lieu de dormir comme tout le monde, l’artiste choisit ce moment pour tremper sa plume dans l’encre de ses émotions. Parfois, on n’a presque plus de vie, mais on aime ça. On fonctionne à l’adrénaline. Quand on pense au bonheur de partager sa passion et qu’on se regarde dans le miroir de l’amour de nos fans, on se dit qu’il y a certains sacrifices qui méritent d’être faits.
TDB : D’autres centres d’intérêts?
AG : La littérature à travers mes parutions :
– Temps additionnel, roman, (prix du concours national d’écritures plumes dorées, Editions Plurielles, Cotonou, 2013)
– Dis-moi dix mots semés au loin (recueil collectif de poésie, Paris, 2013),
– Le cercle des poètes surréalistes (recueil collectif de poésie paru en Belgique, éditions Lulu, 2013).
J’ai aussi été animateur pendant 4 ans sur Radio Univers, notamment sur l’émission Au plaisir des mots. Je suis également passionné de football, spécialement du Real Madrid (désolé les barcelonais) (rires).
Noside :
Je suis passionné de littérature. J’ai eu l’honneur d’être édité récemment.
– Ecrin d’ivresse, recueil de poésie, coécrit avec Lhys Dègla, Editions Plurielles, 2016.
J’aime aussi la musique, les voyages, la solitude, la culture générale, les films et les jeux vidéos.
TDB : Quels sont vos projets et souhaits ?
Noside : mettre à la disposition du public, de nouvelles parutions écrites et musicales et contribuer à l’explosion des talents de la jeunesse. Montrer qu’on peut être jeune et réussir sur le plan professionnel, tout en s’adonnant à ses passions.
AG : J’envisage la parution de ma seconde production littéraire. Ce sera un recueil de nouvelles. Vos lecteurs seront bien entendus tenus informés au moment opportun.
Mon objectif, avec le label, c’est de marquer l’histoire de la musique béninoise et africaine. Il ne faudrait pas que le public s’arrête à l’Ange Gardien ou à Noside. Mais qu’il lève les yeux sur tous ceux que nous réussirons à promouvoir à travers notre maison de disques et notre réseau. Nous voyons les choses en grand, car notre vocation première est d’inspirer, d’impacter notre génération. Nous croyons profondément que des jeunes peuvent faire réussir d’autres jeunes.
TDB: Vos Mots de fin?
AG et Noside : Nous promettons aux lecteurs de cette page et aux fans le meilleur. Le clip sera disponible dès la semaine prochaine. En attendant, que ceux qui aiment notre travail continuent de partager notre musique. Leur amour nous donne la force.
Enfin, nous exprimons notre sincère gratitude à l’égard de TDB, qui nous a fait l’honneur de nous recevoir. Merci beaucoup pour ce que vous faites pour la promotion des talents béninois. Vous donnez de la force à la jeunesse.
Interview proposée par Yèmissi Fadé
Talents Du Bénin (c) 2017
la littérature et la musique sont les deux ailes de l’âme. il y a rarement l’une sans l’autre. bravo à l’Ange Gardien et et à Edisson. au plaisir de vous lire et de vous écouter. sûrement que le rire et le délire seront au rendez-vous…
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Bien dit Abbe. La musique fait souvent pied la route avec les belles lettres. courage aux artistes.
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